L’équipe du salon des vins à la découverte du Vignoble de Bergerac
A la découverte de vignerons en bio et biodynamie dans le pays de Bergerac
C’est peu dire qu’il était attendu ce voyage de quatre jours en Dordogne dans le pays de Bergerac. L’équipe de Vin sur Vin avait besoin de chasser un peu la grisaille du Covid et d’aller rendre visite à des fidèles du salon VinoTours, Thierry et Isabelle, dans leur «Domaine de Château Le Payral», l’occasion aussi de rencontrer d’autres vignerons en bio ou en biodynamie dont certains suggérés par Thierry.
Au cours de ce périple d’un domaine à l’autre, une question a taraudé le groupe : pourquoi les rangs de vigne étaient-il aussi espacés ? 3 m, 2,50 m ou 1,80 m, bien plus que les vignes de Touraine. De domaine en domaine, la réponse a été celle d’un solide bon sens : autrefois la vigne n’était qu’une culture parmi d’autres et les vignerons devaient utiliser l’attelage dont ils se servaient pour tout cultiver. Alors pour un attelage d’un bœuf ou deux, il fallait bien 3 m d’espacement, ensuite c’est la largeur du tracteur qui a fait loi.
Le domaine du bout du monde
La première visite du «Domaine du Bout du monde» à Cressensac et Pissot a mal débuté, Olivier le vigneron s’étant trompé de date, ce qui a laissé le temps de faire une belle balade en l’attendant, dans un paysage aux couleurs d’automne. Une belle rencontre avec un vigneron passionné, dans son petit domaine de 4,5 ha conduit en biodynamie et planté en merlot, cabernet sauvignon, cabernet franc, sauvignon et sémillon.
Domaine de Château Barouillet
Tout autre dimension pour la seconde visite du « Domaine de Château Barouillet » à Pomport puisqu’il s’agit d’un domaine de 48 ha en biodynamie, la plus grande surface en Bergerac, le plus gros employeur également avec ses 6 permanents. Un effort important de diversification des cépages a été réalisé et à coté des cépages plus traditionnels localement, comme le sauvignon gris ou blanc, le sémillon, les cabernet, le merlot, le domaine s’est ouvert aux cépages comme la muscadelle, l’ondenc, le chenin, le fer-servadou. Plus de liberté également dans la vinification en s’affranchissant souvent des contraintes des vins en AOC pour aller vers des vins de France.
Domaine des Costes
Retour à des dimensions plus restreintes avec la troisième visite au « Domaine des Costes », domaine de 10 ha en AOC Pecharmant à Bergerac. Premier domaine à tenter l’aventure du bio dans le pays de Bergerac, le domaine décline le Pecharmant en trois gammes, Tradition, Domaine et Grande réserve auquel s’ajoute, avec quelques hectares de vieilles vignes, une production de Monbazillac.
Domaine de Château La Robertie
Le troisième jour a été consacré le matin à la visite du «Domaine de Château La Robertie » à Rouffignac de Sigoulès avec l’accueil très sympathique de Juliette. Étonnante vigneronne qui a longtemps mûri son impressionnant parcours professionnel dans la viticulture, avant de racheter en février 2021 le domaine à son ancienne propriétaire, Brigitte.
Bien sur Juliette , avec des ancêtres vignerons en région parisienne, devait avoir quelques gènes qui la prédisposaient ,..mais c’était quatre générations avant elle. Avec elle tout paraît simple, «confortable » comme elle le dit souvent, comme planter 9 ha avec un seul salarié à 80 % ou envisager de planter du savagnin, histoire de faire un peu de vin de voile et en même temps élever trois jeunes enfants. Juliette vend les vins de Brigitte en attendant de pouvoir commercialiser sa propre production. Toute l’équipe de Vin sur Vin est impatiente de découvrir ses vins au prochain salon, comptant sur Thierry pour apporter quelques cartons.
Domaine de Château Le Payral
L’après-midi c’étaient les retrouvailles au «Domaine de Château Le Payral »: ici pas de château mais une robuste bâtisse, pas de châtelain ni de châtelaine mais Thierry et Isabelle avec leur accueil chaleureux et plein de gaieté. Six générations se sont succédées sur ce vignoble de 15 ha conduit en bio puis en biodynamie.
Au cours d’une grande balade dans ses vignes, Thierry a pu expliquer qu’il ne retenait de la biodynamie que les usages favorables au travail du sol et à son équilibre, essentiels pour faire du bon vin. Comme Olivier du «Domaine du Bout du monde», la biodynamie ne l’amène pas à «danser sous la lune» mais l’aide à faire des vins «droits».
Pas de place pour un brin d’ésotérisme, vraiment? Que dire alors de ces pierres, presque des petits menhirs, positionnées pil poil pour donner un coup de pouce à un carré de vignes un peu défaillant? Ou de ces plantes médicinales qui commencent petit à petit à revigorer un lopin de vignes ? On y croit, on n’y croit pas ..et pourtant ça a l’air de marcher. En tous les cas toute l’équipe a eu un petit moment d’envoûtement en écoutant Thierry, avant de revenir partager un dîner savoureux préparé par Isabelle, dans une ambiance mémorable.
Domaine du clos le Joncal
Enfin sur la route de retour, une autre belle découverte attendait le groupe de Vin sur Vin avec la visite du «Domaine du clos le Joncal »à Saint Julien, Sainte Eulalie d’Eymet, domaine familial de 9 ha repris depuis trois ans par Romaric. Celui ci a quitté un parcours parisien de graphiste pour retrouver ses racines de vigneron avec l’aide de sa mère. Explications passionnées et passionnantes données par le jeune vigneron dans son chai où se côtoient amphores, barriques et foudre, pour des rouges et des blancs de grande qualité.
Domaine de Bonvin
Il ne faudrait pas oublier les vins de Maryse, très intriguée de voir son nom sur un grand panneau du «Domaine de Bonvin» à Pomport. Même à l’improviste , on ne pouvait pas rater ça .Un tout jeune vigneron, Jean-Baptiste, exploite depuis 2018 les vignes du domaine familial dont son frère Manu a repris l’élevage. Une dégustation sympathique de vins qui méritent vraiment d’être découverts a suivi, avec quelques bouteilles toutes décorées d’une vache puisqu’au Domaine Bonvin, «les vaches font mûrir le raisin».