Dégustation au domaine Perrault-Jadaud (AOP Vouvray)
Visite en effectif un peu réduit (10 personnes) de l’équipe de Vin-sur-vin au domaine Perrault-Jadaud à Chançay chez Tanguy et Anne-Cécile : visite en pays de connaissance puisque Tanguy et Anne-Cécile avaient déjà participés au salon VinoTours en tant que « vigneron local ».
C’est Tanguy qui a animé la dégustation tout en faisant l’historique du domaine qui fait partie des 2000 ha de l’AOP Vouvray qu’il décrit comme une corne d’abondance, posée sur les vallées de la Brenne, en bordure de Loire.
Comme les chats dont on dit qu’ils ont plusieurs vies, Tanguy a connu plusieurs installations
Le domaine a été créé en 2007 avec 25 ares. En 2008 il gagne en superficie avec 50 ares pour atteindre 1 ha en 2009. En 2011, acquisition de 2 ha supplémentaires sur Vouvray et en 2014, 2 ha de plus sur Noizay. Tanguy et Anne-Cécile achètent alors leur maison sur Chançay et, compte-tenu de l’activité sur le vignoble, Tanguy abandonne son emploi d’enseignant au lycée viticole d’Amboise où Anne-Cécile enseigne également. En 2017, ils acquièrent 4 ha de plus sur Noizay, ce qui porte la surface du domaine à 8 ha. Le vignoble étant planté en cépage Chenin, ils tentent une diversification en rouge avec du cépage Côt sur Nazelles….Une série d’installations successives donc pour Tanguy qui, à chaque fois, a l’impression de commencer une nouvelle activité.
Un « Pet Nat » pour ouvrir le bal
La dégustation a commencé par un vin blanc pétillant naturel « Hauts les cœurs », un « pet nat » de 2017. Tanguy explique qu’il a abandonné la méthode traditionnelle pratiquement dès le début pour préférer faire des pétillants naturels qui, pour lui, sont des vins droits et naturels. Contrairement à la méthode traditionnelle où la fermentation se fait par ajout de levures sélectionnées (des levures qui ont réussi dans la vie, comme il l’explique à ses élèves), le pétillant naturel subit une première fermentation naturelle . Il est ensuite tiré à 18 ou 20 g de sucre et poursuit sa fermentation en bouteille. Sur le domaine, la proportion de « pet nat » par rapport aux vins tranquilles est de 40 %.
Balade en chenin au gré des millésimes
Tanguy a ensuite fait déguster une succession de vins tranquilles sur plusieurs années , bien agréables sur les charcuteries et fromages choisis par Sylvie.
- « Les grives saoules » 2018, vin blanc tranquille vinifié en fut après un passage en cuve(deux tiers). Le millésime solaire donne une impression de douceur à ce vin alors qu’il n’y a pas de sucre et qu’une fermentation malo-lactique partielle en a atténué l’acidité.
- A suivi un grand écart avec « Les grives saoules » 2013 qui a été une année compliquée avec gel, froid et grêle. C’est un vin très agréable mais qui n’a pas l’opulence du vin précédent.
- « Les grives saoules » 2016. Ce blanc tranquille est un bon compromis entre les deux précédents, c’est un très bon vin, très typique des vins de Loire.
- « La grande grive » 2014 : vin blanc tranquille structuré avec une bonne longueur en bouche. Ce vin tranquille qui a fait l’unanimité, peut être qualifié comme le dit Tanguy, de « vin de septembre ». En effet cette année pluvieuse a connu une période providentielle de beau temps en septembre et octobre pour les vendanges.
- « La grande grive » 2015 : vin tranquille sec-tendre parce qu’il comporte encore quelques grammes de sucre. C’est un vin puissant, solaire.
Intermède géologique
Petite visite de la cave et du chai pour se dégourdir les jambes. Tanguy a expliqué que, dans cette couche de Turonien fragile, les caves devaient être maçonnées au fur et à mesure qu’elles étaient creusées. Pour la même raison, on trouve plusieurs solides confortements en béton dans le chai de création récente.
Finir en douceur
La dégustation s’est poursuivie sur des vins plus doux, avec de temps en temps le vol d’une chauve-souris qui traversait la cave au dessus des têtes.
- «Hauts les cœurs » pet-nat 2011 qui a conservé du sucre résiduel après sa fermentation, ce qui donne un demi-sec intéressant pour ses équilibres doux/amers.
- « Les grives saoules » 2009, demi- sec presque moelleux avec un petit goût de noix pour ce grand millésime.
- « Un festin de grives » 2015, année de naissance du petit Axel, vin liquoreux avec 140 g de sucre résiduel.
- « Un festin de grives » 2011. Un nez de fruits secs pour ce vin liquoreux à la belle couleur ambrée (180 g de sucre résiduels) dégusté sur une compotée de fruits d’automne faite par Christiane.
A noter que le prix des vins s’établit de 13 euros pour les pétillants, à 19 € pour les vins tranquilles comme« La grande grive ».