Séance de taille dans les vignes du domaine de Montoray
L’association «Vin sur Vin » club de dégustation amateur de La Ville aux Dames a organisé le mercredi 8 février , pour un groupe de 13 personnes, une séance de dégustation des vins du domaine de Montoray (11 vallée Saint Martin à Lussault) animée par son vigneron Claude Aupetitgendre.
Claude Aupetitgendre, le groupe le connaissait déjà. Déguster des vins ensemble, c’est bien mais diversifier les activités de « Vin sur Vin » en allant à la rencontre des vignerons sur le terrain, c’est encore mieux .
C’est ainsi que plusieurs participants s’étaient retrouvés début 2016 pour une initiation à la taille de la vigne devant les ceps de chenin de Montoray, un peu inquiets mais ravis avec chacun une poignée de pinces à linge à la main. Car pas question de donner un coup de sécateur avant le coup d’œil sévère du vigneron sur la position des pinces à linge, « repère bien le bois de deux ans !», « faut laissez circuler la sève ! ». Et quelle fierté quand on entend le « c’est bon, tu peux y aller ! » de Claude ..
Claude Aupetitgendre a présenté le domaine de Montoray au début de la dégustation.
Montoray c’est avant tout une histoire de compétence et d’amitié.
Compétence parce qu’on ne s’improvise pas vigneron : Claude exploitait déjà son propre domaine à Civray de Touraine lorsque qu’il a rencontrée au lycée viticole d’Amboise Jacques Gozard qui effectuait une formation de deux ans.
Ils ont eu l’opportunité d’exploiter 2 hectares de chenin à Montlouis-sur-Loire près du château de la Bourdaisière sur des terrains situés au nord du Cher et exposés au sud.
Une société civile d’exploitation a été créée en 2007 entre les deux associés et une vingtaine d’amis appelés à la rescousse : le domaine de Montoray était né.
Trois capitalisations successives ont permis d’acheter une cave en 2010 dans la zone d’appellation contrôlée de Montlouis, sur Lussault , puis d’étendre et de diversifier « en rouge »le domaine en reprenant 1 hectare et demi des vignes de Civray de Touraine , en cépages Cabernet, Gamay et Côt.
Au fur et à mesure des trois capitalisations, d’autres amis et amis d’amis sont venues rejoindre le noyau de départ et sont devenus associés . Le domaine de Montoray c’est donc aujourd’hui 60 associés , 3,5 hectares de vignes conduites en bio ou en conversion bio , vendangées à la main et pouvant produire entre 15 000 et 20 000 bouteilles les bonnes années … Compétence et amitié….
La dégustation s’est poursuivie par la découverte de 10 vins tout en dégustant un repas préparé par les adhérents de «Vin sur Vin » ou plutôt les adhérentes .
Le cépage chenin a été décliné tout d’abord en « Bulles de chenin Extra brut » 2014 non dosé, (c’est-à-dire qu’aucune liqueur n’est rajoutée au moment du dégorgement) qui s’accordait très bien avec les rillettes maison. Une bouteille de « Bulles de chenin Brut » 2014 a suivi, histoire de comparer . L’extra brut a été plébiscité .
Avec le pain de poissons préparé par Josette, c’est une bouteille de « Libreval 2015 », toujours du chenin mais en vin tranquille sec -sec de cuve , c’est-à-dire sans passage en barrique -qui a été apprécié par sa belle minéralité. Libreval est le nom donné à la Révolution à la ville de Saint Amand Montrond où sont nés les deux associés ,Claude Aupetitgendre et Jacques Gozard.
Deux bouteilles de « L’Oiseau blanc » 2015 et 2008 ont été comparées , toujours du chenin tranquille subtil et complexe ; le millésime 2008 n’était plus en vente au grand regret des participants , mais le millésime 2015 est déjà très prometteur, il suffira d’attendre… La déclinaison du chenin s’est terminée avec «Vallée Saint Martin » demi-sec 2015 très agréable avec sa belle acidité et ses 16 g de sucre résiduel.
Il fallait découvrir ensuite la gamme des 3 rouges de Montoray qui ont bien accompagné la blanquette de veau préparée par Aurélie : les « Folles Bruyères » 2015, un gamay léger avec une pointe de côt , « Les Lys »- un assemblage de cabernet et de côt -à la belle rondeur et enfin « L’M » un rouge 100 % côt , puissant et ample avec ses 10 mois de passage en barrique .
La surprise finale est venue avec les fromages et la dégustation d’une bouteille de sauvignon, un vin tellement agréable qu’il ne pouvait s’appeler que «Le Sauvignon »2015.Claude Aupetitgendre a expliqué que , contrairement aux pratiques habituelles , les grappes ont été cueillies à pleine maturité pour donner au sauvignon une longueur en bouche que ce cépage n’offre pas toujours, tout en lui gardant son nez aux arômes si caractéristiques.
Le prix des vins, plutôt sage, varie de 7,5 euros à 12,30 euros, ce qui a été également apprécié.
Après cette belle découverte des vins du domaine de Montoray,Claude Aupetitgendre a été chaleureusement remercié.